« Ce que nous devons apprendre à faire, nous l’apprendrons en le faisant. »
Cette célèbre citation d’Aristote nous rappelle une vérité simple mais puissante : l’apprentissage n’est pas un simple processus intellectuel, mais une aventure pratique. Nous n’acquérons pas vraiment des compétences en les lisant ou en les écoutant ; nous les maîtrisons en les expérimentant, en les pratiquant. L’acte d’apprendre par l’action est au cœur d’une approche éducative moderne qui privilégie l’expérience sur la simple théorie. Dans cet article, nous allons explorer pourquoi apprendre en agissant est le secret de la compétence durable et de l’autonomie, et comment cette approche peut transformer l’éducation et la formation.
Apprendre par l’action : un principe fondamental
L’un des aspects les plus puissants de l’apprentissage par l’action est qu’il engage activement l’apprenant dans le processus de connaissance. Quand nous pratiquons quelque chose, nous ne faisons pas qu’assimiler des informations ; nous mettons nos compétences à l’épreuve, nous résolvons des problèmes, nous expérimentons, nous ajustons et nous réajustons. C’est ainsi que la compétence devient durable : elle ne repose pas sur un savoir théorique que l’on oublie, mais sur des expériences vécues qui renforcent la mémoire, la compréhension et l’automatisation des gestes.
Prenons l’exemple de l’apprentissage d’un instrument de musique. Un musicien ne devient pas virtuose en étudiant la musique dans un livre. La compétence se forge au contact de l’instrument, dans la répétition des exercices, dans l’interprétation des morceaux, dans les erreurs et les réussites. C’est en pratiquant que l’on apprend réellement à jouer. La même logique s’applique à presque toutes les compétences que l’on souhaite acquérir : plus nous agissons, plus nous nous améliorons, et plus cette amélioration devient ancrée.
La compétence durable : l’apprentissage actif comme moteur pour l’atteindre
La véritable compétence, celle qui perdure, est issue de l’action. Cette compétence durable ne se limite pas à la mémorisation de faits ou de concepts ; elle s’étend à la capacité de faire face à des situations réelles, à résoudre des problèmes et à s’adapter aux défis. En pratiquant, nous développons des habiletés pratiques qui nous permettent d’agir de manière efficace et pertinente dans le monde réel. Apprendre en agissant nous prépare à des défis qui n’ont pas de solution toute faite, et nous donne la capacité de trouver des solutions par nous-mêmes.
Un étudiant en médecine, par exemple, n’acquiert pas une compréhension complète de la pratique clinique simplement en étudiant des manuels théoriques. La véritable compréhension vient de l’expérience en milieu hospitalier, des interactions avec les patients, de l’observation des traitements et de l’adaptation à des situations diverses. C’est dans l’action, dans la pratique concrète, qu’il affine ses compétences et qu’il se transforme en un professionnel compétent et autonome.
L’autonomie : le résultat ultime de l’apprentissage actif
L’un des grands bénéfices de l’apprentissage par l’action est qu’il mène à l’autonomie. En effet, l’autonomie ne s’acquiert pas simplement par la compréhension intellectuelle ; elle naît de la capacité à agir seul, à prendre des décisions et à résoudre des problèmes sans aide extérieure. Un apprenant autonome est capable de prendre des initiatives, de gérer son propre apprentissage et de se corriger en fonction des expériences vécues. L’autonomie est indissociable de la pratique : c’est en affrontant des défis, en se trompant et en ajustant ses actions, que l’on devient capable de fonctionner de manière indépendante.
Dans un monde professionnel, cette autonomie est essentielle. Les employés capables de prendre des initiatives, de proposer des solutions créatives et de gérer des projets de manière indépendante sont des atouts précieux pour toute organisation. En éducation, favoriser l’autonomie signifie encourager les élèves à devenir responsables de leur propre apprentissage, à prendre des décisions, à expérimenter et à évaluer leurs propres méthodes de travail.
Le tutorat scolaire : utile pour renforcer l’apprentissage par l’action
Dans le cadre scolaire, le tutorat scolaire se révèle être une méthode particulièrement efficace pour encourager l’apprentissage par l’action. Lorsqu’un élève travaille avec un tuteur, il n’est pas seulement aidé à comprendre des concepts théoriques. Il est guidé dans la mise en pratique de ces concepts à travers des exercices concrets, des simulations, des projets ou des cas pratiques. Le tuteur joue un rôle essentiel en permettant à l’élève de réfléchir à ses erreurs, de réajuster ses méthodes et de renforcer sa confiance en ses capacités.
Le tutorat permet à l’élève de s’engager activement dans son apprentissage. Grâce à des exercices personnalisés, des feedbacks constructifs et un accompagnement attentif, il apprend à résoudre des problèmes réels, à tester ses hypothèses et à développer une véritable autonomie intellectuelle. Ce processus d’apprentissage par l’action n’est pas seulement bénéfique sur le plan académique, mais aussi sur le plan personnel : l’élève prend conscience de ses progrès, devient plus confiant et apprend à s’auto-corriger.
En conclusion…
Apprendre en agissant est bien plus qu’une méthode pédagogique : c’est la clé de la compétence durable et de l’autonomie. En pratiquant, nous ne faisons pas que comprendre ; nous intégrons profondément les connaissances et les compétences nécessaires pour évoluer dans un monde complexe. L’action permet de transformer la théorie en compétences réelles, applicables et transférables à toutes les situations de la vie.
Ainsi, que ce soit dans les écoles, les universités, ou dans le monde professionnel, il est essentiel d’encourager l’apprentissage actif. C’est en agissant que l’on apprend, et c’est en apprenant ainsi que l’on développe des compétences durables et une véritable autonomie.